هل تراجع جان بول سارتر عن بعض من أعماله الفلسفية والمواقف السياسية قبيل مماته؟ بيني ليفي.

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هل تراجع جان بول سارتر عن بعض من أعماله الفلسفية والمواقف السياسيةقبيل مماته؟ بيني ليفي.

قضايا مسكوت عنها.

Jean-Paul Sartre/Benny Lévy
تصريح "بيني ليفي" بين الحقيقة والافتراء حول موقف سارتر من مجمل فلسفته.
وأنا بصدد تقليب أرشيفي، وجدتُ هذه القضية وأحببتُ اقتسامها لطرحها للنقاش.لهذا عنونت المقال ب"تصريح "بيني ليفي" بين الحقيقة والافتراء حول موقف سارتر من مجمل فلسفته." وقتها اتهمت سيمون دي بوفوار ليفي بيني بالتلاعب بسارتر وهذا موثق في عدد من الجرائد حينها.بينما صدق البعض من المفكرين رواية بيني ليفي ولكل منهما حججه .وهذا النقاش معروض على الشبكة العنكبوتية.
قبل موت سارتر في 15 أبريل 1980، كان قد فقد بصره، وأصبح معتمـداً في قراءاته واستجواباته على بيني ليفي، وهو يهودي، مصري الأصل، كان زعيماً لفصيلة الماوتسيـين بفرنسا منذ هبّة 1968، ثم تحوّل إلى دارس ومـحلل للنصوص التوراتية، متشبّعاً بفلسفة إيمانويل ليفيناس. وأسفرت هذه العلاقة عن استجواب طويل نشرته الأسبوعية الفرنسـية (الأوبسرفاتور) قبيل موت سارتر، فكان بمنـزلة قنبلة فكرية أقلقت أسرة سارتر ومحبّيه وأصدقاءه، وفي طليعتهم رفيقة حياته سيمون دوبوفوار. ذلك أن سارتر في حواره مع ليفي، عمد إلى نقـض وتحطيم مجمـوع أطروحاته وكتـاباته، مصرّحاً بأنه لم يعرف قط القلق، وبأن روايته (الغثيان) هـي اختـلاق وكذب لا علاقة لها بالحياة، وأنه لا يوافق علـى ما ورد في كتابه (الكينونة والعدم) من مـفـاهيم وتحليلات. بدلاً من ذلك، صارح سارتر ليفي بأنه منذ اكتشف الصوفية اليهودية (نصـوص القبلانية) أخذ يجد في ثناياها أجوبة لأسئـلة حيّرته طويلاً. وعرض بيني ليفي على سارتر أطروحـات ليفيناس فتجاوب معـها سارتر ووجدها أقرب إلى نفسه من فلسفته الوجودية. هكذا تكون المسيحية - اليهودية - على حد تعبير أحد الدارسين - قد استطاعت أن تهبّ لنجدة سارتر وشفائه من سارتريّته!
عودة جان بول سارتر - محمد برادة
مجلة العري الكويتية - العدد 508 - 2001/
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L'espoir maintenant, Jean-Paul Sartre/Benny Lévy, Les entretiens de 1980, présentés et suivis du Mot de la fin par Benny Lévy,Verdier, 1991
Benny Lévy, né le 28 août 1945 au Caire (Égypte) et mort à Jérusalem le 15 octobre 2003, est un philosophe et écrivain français.
Militant maoïste de premier plan sous le pseudonyme de Pierre Victor, il dirige dans la France de l'immédiat « après-Mai » (début des années 1970) la Gauche prolétarienne, groupe politique d'extrême gauche, inspiré par la doctrine maoïste. Après avoir renoncé à la violence politique, puis décidé de la dissolution de la Gauche prolétarienne, Il fait retour à la tradition juive et, inspiré par la pensée d'Emmanuel Levinas, co-fonde en 2000, avec Alain Finkielkraut et Bernard Henri Lévy l'Institut d'études lévinassiennes, qu'il dirigera jusqu'à sa mort en 2003.
Il fut le secrétaire de Jean-Paul Sartre de septembre 1973 jusqu’à la mort du philosophe, en 1980. À cette époque, la parution d'entretiens entre les deux hommes, dans lesquels Sartre semble témoigner, au contact de Benny Lévy, d'un renoncement à sa première conception de la question juive et d'une forme de conversion au messianisme juif, suscita une vive controverse. Les textes sont publiés sous le titre L'Espoir maintenant.
L'expression « de Mao à Moïse », symbolique de l'évolution d'un certain nombre d'intellectuels juifs de sa génération, a été inventée pour qualifier sa trajectoire. Eric Aeschimann y reconnaît une période clé de l’histoire de la gauche intellectuelle en France : « de l’agitation gauchiste à l'antimarxisme, de la création de Libération à la défense du judaïsme. » (source : wikipedia)
Quatrième de couverture :
"Peu de temps avant sa mort, Sartre faisait paraître dans Le Nouvel Observateur une série d’entretiens avec Benny Lévy ("L'espoir maintenant") qui scandalisèrent tant par leur contenu que par leur ton. Dix ans après, le moment est peut-étire venu de les lire vraiment.
Benny Lévy les présente et en propose un nouvel usage.
Dans ce texte "ascétique", grâce à un exceptionnel mouvement de dépouillement, Sartre tente de repenser le commencement : ne faudrait-il pas déceler dès l'origine, dans le projet propre à la conscience, une tension vers la fin, que l'échec, le tragique ne sauraient annuler ?
Seul le mot de la fin - l'espoir - conduit le philosophe à la limite de la pensée occidentale et lui permet de dialoguer avec le juif réel.
Benny Lévy propose alors de méditer ce mot de la fin."
La polémique :
"Entre 1978 et 1980, Benny Lévy fait découvrir à Sartre, dont il est le secrétaire, l’œuvre de Levinas : « Benny Levy lui en parlait lors de longues après-midi de lecture à haute voix. Il lui lisait Difficile liberté». Un moment décisif, tant pour l’un que pour l’autre, selon Bernard-Henri Lévy.
Des entretiens de Sartre et de Benny Lévy sur Levinas et sur le judaïsme résulte un texte intitulé "L’Espoir maintenant", publié d'abord par extraits dans Le Nouvel Observateur, sur trois numéros, le 10, le 17 et le 24 mars 1980, sous la forme d’un dialogue de vingt-cinq pages dans sa totalité, un texte dont Bernard-Henri Lévy souligne l’importance dans l'itinéraire philosophique de Sartre : « C’est une libération. Un moment de lucidité formidable, de maturité. La grande tristesse de ce texte, c’est que Sartre meurt juste après alors que c’est un jeune Sartre qui recommence». Un texte retentissant.
L’Espoir maintenant provoque un scandale. Benny Levy est accusé par l'entourage de Sartre d'avoir abusé de son état de faiblesse (Sartre est presque aveugle) pour lui imposer sa pensée. Olivier Todd parle d'un « détournement de vieillard ». Simone de Beauvoir reproche à Benny Lévy d’avoir contraint Sartre à des déclarations démentes. John Gerrasi, l’un des biographes de Sartre, dénonce la « manipulation diabolique » de Benny Lévy, « un petit chef de guerre fanatique », « un juif égyptien », devenu « rabbin et talmudiste ».
Toutefois, Jean Daniel, le directeur du Nouvel Observateur, témoigne que Sartre est parfaitement conscient de ce qu'il fait en publiant L’Espoir maintenant. Il a fallu que Sartre appelle Jean Daniel pour que ce dernier décide de le publier. Daniel lui a demandé : « Vous avez le texte près de vous ? – Je l'ai en tête », a répondu Sartre. Et, en effet, « il le connaissait par cœur », assure Daniel. Bernard-Henri Lévy remarque :
« On a parlé d’aliénation et même de sénilité, parce qu’évidemment l’auteur de L’Être et le Néant, de La Critique de la raison dialectique, venant dire : le peuple métaphysique par excellence, c’est le peuple juif ; […] un Sartre qui dit que c’est l’existence du peuple juif, sa survie à travers les âges qui lui fait comprendre que le culte de l’Histoire est une infamie et que Hegel s’est finalement trompé, un Sartre qui dit qu’il retrouve le sens de la réciprocité qui n’a rien à voir avec le groupe en fusion ou la chaleur de la meute, et un Sartre qui trouve ce goût de la réciprocité dans les rapports très curieux qui unissent le Dieu juif et son peuple. Tout cela, évidemment, surprend." (source : wikipedia)
Citations :
« Parti de la considération simple que toute action implique l'espoir, Sartre conséquemment en arrive, après la nécessaire critique des fins historiques, à penser que l'éthique suppose l'eschatologie. (Présentation, in L'Espoir maintenant, p. 17)
Mon avis sur le livre :
Je relis ce texte à quelques années d'intervalle et je suis toujours aussi perplexe. Non pas sur l'itinéraire de Benny Lévy, passé du maoïsme au judaïsme, qui est celui de beaucoup de jeunes gens de sa génération et que je comprends très bien, mais sur les positions exactes de Sartre au sujet du judaïsme, du messianisme et de l'abandon du sens hégéliano-marxiste de l'Histoire en faveur de la notion "d'espoir". Reconnaître ses propres convictions et son propre itinéraire dans un texte ne dispense pas de s'interroger sur les conditions de sa "production" et sur son authenticité. Le "dernier Sartre" tel qu'il se révèle dans ce livre reste donc pour moi une énigme.
Questions en suspens :
Pourquoi les proches de Sartre (Simone de Beauvoir, Olivier Todd) prétendent-ils que Benny Lévy a abusé de la faiblesse de Sartre ? Si Sartre avait fait l'apologie du terrorisme, de la violence et de la lutte des classes, ses proches auraient-ils réagi différemment ?
Dans quelle mesure Sartre a-t-il regretté d'avoir été le "compagnon de route" du PCF ? La rupture avec le PCF remonte-t-elle vraiment à 1956 (Budapest) ? Pourquoi ne s'était-il jamais vraiment expliqué sur cette question ? Et pourquoi, après avoir rompu avec le PCF, Sartre a-t-il continué à croire au communisme (la visite à Fidel Castro) ?
Quelle est la position du "dernier Sartre" par rapport à la "question juive" ? Sartre a-t-il dépassé l'idée que la conscience juive est une création de l'antisémitisme et l'intériorisation (authentique ou inauthentique) du "pour autrui" par le "pour soi" ?
Est-il pertinent d'emprunter au philosophe le plus inauthentique du XXème siècle, antisémite et nazi convaincu, Martin Heidegger, les termes d'authenticité et d'inauthenticité pour les appliquer à la conscience juive ? (il est vrai qu'à l'époque de la publication des Réflexions sur la question juive, on ne savait pas tout ce que l'on sait aujourd'hui sur Heidegger)
Sartre avoue dans cet entretien qu'il n'a jamais ressenti d'angoisse et explique qu'il a employé ce terme (heideggerien) dans L'Être et le Néant parce que "tout le monde l'employait autour de lui" ("Je n'ai jamais eu d'angoisse. Ça, c'est des notions-clefs de la philosophie de 1930 à 1940. Ça venait aussi de Heidegger, c'est des notions dont on se servait tout le temps, mais qui ne correspondaient pour moi à rien. Certes, je connaissais la désolation ou l'ennui, la misère, mais...", p.24). Peut-on être sûr qu'il n'a pas fait la même chose avec d'autres concepts ? Quelle crédit peut-on accorder à un penseur qui emploie des concepts dont il ne comprend pas la signification parce que "tout le monde les emploie autour de lui" ? Pourquoi l'imitation joue-t-elle un rôle aussi important chez un homme qui aurait voulu "ne se tenir que de lui-même" ?
En quel sens faut-il prendre le mot "métaphysique" appliqué au peuple juif ("peuple métaphysique") ?
Dans quelle mesure le relation fondatrice individuelle et collective à la transcendance du Dieu unique est-elle compatible avec la conception sartrienne de la liberté ?
Sartre a-t-il réellement pris conscience que sa fameuse "masse en fusion" pouvait se muer de révolutionnaire en persécutrice ? En d'autres termes, le passage de la fraternité révolutionnaire à l'unanimité contre un ennemi désigné a-t-il vraiment été perçu par le dernier Sartre comme le passage du "saint" au "sacré" (au sens qu'Emmanuel Levinas donne à ces deux termes) ?
Comment Sartre a-t-il découvert que la notion de "fraternité" échappait à l'analyse marxiste des superstructures idéologiques ? (p.57)
Dans quelle mesure la notion d'"espoir" mise en avant dans les entretiens avec Benny Lévy comme horizon de la conscience engagée a-t-elle remplacé la croyance en un "sens de l'histoire" ? Cette notion opère-t-elle au niveau du sujet individuel ou au niveau collectif ? Sartre faisait-il une distinction entre l'espoir et l'espérance eschatologique ? Faisait-il un lien entre les deux et si oui, lequel ?
La notion d'espérance eschatologique (messianique) a-t-elle remplacé chez le "dernier Sartre" la notion d'une "fin de l'histoire" ?







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مدرس مادة الفلسفة مُتقاعد .

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